© Romain Etienne
Bleuenn sort de sa chambre froide...
en quête de sororité avec d'autres femmes "à la marge", émancipées ou en voie d'émancipation : les sorcières, les bouchères, les éleveuses, les torera, les musiciennes, les femmes politiques…
En Albanie...
il existe une tradition issue du code ancestral du Kanun : les "burrneshë", littéralement "femme comme homme", un terme qui évoque davantage leur place dans la société que dans l’intimité, le genre plutôt que le sexe, le choix de l’honneur plutôt que celui de l’amour. Un moyen - mais aussi une fierté - pour accéder aux privilèges réservés aux hommes (travailler, conduire...).
"La virginité n’est pas un problème. Pour quelques minutes de plaisir, il aurait fallu accepter de mener une vie de femme, c’est-à-dire de servante ?" Sokol, burrneshë de 80 ans.
UNE TRAME RECTO-VERSO
On avait découvert Bleuenn dans une chambre froide. On rencontre Rozenn dans la chaleur étouffante d’un atelier-usine.
Le silence et la solitude d’un côté. Les bruits des machines industrielles et les voix des travailleuses de l’autre.
Bleuenn bouchère : un métier attribué aux hommes depuis belle lurette.
Rozenn employée textile : un secteur attitré aux femmes depuis des décennies.
Bleuenn dévêtait des carcasses, Rozenn les habille. À l’une la chair à vif, à l’autre la peau.
L’une se débat avec les injonctions que la patriarcat a déposé sur ses épaules à son insu. L’autre dialogue avec les fantômes des femmes inconnues de son / notre / nos histoire.s.
Deux héroïnes en miroir se questionnant sur les fils qui nous relient, les patchwork dont nous sommes faites.
Deux histoires cousines dont les motifs se répondent comme une broderie, les fils du passé de l’une formant la trame de l’autre, un tissu recto-verso.
COSTUMES, APPARENCES ET ASSIGNATIONS DE GENRES
Nous lançons ici une quête joyeuse et collective pour réinventer nos identités.
Peaux de bêtes sauvages de nos ancêtres fantasmés, peau d’ours (étalée devant la cheminée), peau d’âne (pour ne pas épouser son papa), peau du personnage (la fameuse!), peau d’homme d’affaire (en costard - peau de requin), peau de femme (évidemment douce et épilée)...
Et si changer de peau changeait notre regard sur le monde? Ou du moins - de plus! - celui que le monde porte sur nous ?
Il sera donc affaire de vêtement.
De vêtement comme refuge, comme armure, comme parure, comme coquille, comme peau de bête, comme carapace... Après tout, nous sommes la seule espèce animale à se couvrir d’un élément extérieur, à cacher nos nudités. Comme s’il nous manquait une épaisseur pour affronter le monde?
Du 20 au 30 juin 2021 | 1er voyage en Albanie
Du 9 au 14 décembre 2021 | 2ème voyage en Albanie
Du 7 au 13 février et du 7 au 20 mars 2022 | résidences de recherche à La Métive
Du 6 au 10 septembre 2022 | résidence à L'Alliage, Olivet (PPS)
Du 3 au 8 décembre 2022 | résidence à La Métive
Du 23 au 30 janvier 2023 | résidence à L'Atelier à Spectacle, Vernouillet (PPS)
Du 6 au 17 février 2023 | résidence à L'Échalier, St Agil (PPS)
Du 15 au 16 mai 2023 | accueil plateau CDN, Orléans
Du 19 au 23 juin 2023 | résidence au Théâtre de la Tête Noire, Saran
Du 4 au 15 septembre 2023 | résidence au Nouveau Relax, Chaumont
Du 24 au 30 novembre 2023 | résidence et création à l'Atelier à Spectacle, Vernouillet
+ + + + + + + + + + + + + + +
CRÉATION & DIFFUSION
Jeudi 30 novembre 2023 à 20h30 | Atelier à Spectacle, Vernouillet (28)
Jeudi 11 janvier 2024 à 14h15 et 20h30 | Le Nouveau Relax, Chaumont (52)
Jeudi 8 et vendredi 9 février 2024 | Théâtre de la Tête Noire, Saran (45)